Beaucoup de choses à dire et à répondre, je vais essayer de satisfaire tout le monde, je ne pensais pas que j'allais crouler sous autant de questions. Mais quand on accepte de se mettre en décalage et qu'on adopte une posture " révolutionnaire " il faut bien se garder de défendre ses positions, autant que faire ce peut. Alors je me lance, espérant pouvoir répondre à vos questions le plus clairement possible :
peut-on reconstruir un idéal démocratique du style athénien avec 65 000 000 de personnes ?
Je ne considère pas l'idéal démocratique d'Athènes comme démocratique d'ailleurs. Il n'y avait que peu de gens qui pouvaient exercer leur droit, en excluant une bonne partie de la population, ce qui ressemblait plus déjà à une forme de dictature de la majorité sous couvert de démocratie directe mais seulement avec les citoyens responsables qui ont leur droit et j'en passe.
Ensuite, il faut savoir que la Grèce c'est une multitude de cités, qui souvent se groupaient dans des Ligue, mais qui n'adoptaient souvent pas des lignes politiques communes, loin de là. Moi je parle de fédéralisme, donc essayer de coordonner d'une nouvelle façon les forces démocratique du bas vers le haut. Non, il ne s'agit pas de faire venir 65 millions de Français à l'Assemblée nationale, il s'agit de restructurer le pouvoir décisionnel dans des cellules plus petites, avant de déléguer des personnes qui pourront parler " au nom de " avec d'autres mandatés. On est pas obligé de vivre systématiquement à 65 millions, surtout pour des questions locales par exemple ! J'ai été assez clair ou .. ? Je sais que j'ai l'impression d'écrire un peu du charabia par moment, parce que c'est dur à expliquer virtuellement, c'est plus facile quand j'en discute avec quelqu'un.
Pour schématiser : On a le niveau local ( Quartiers, immeubles, entreprises ) => La Commune toute entière => Le regroupement de plusieurs communes => Mandatement de plusieurs d'un point de vue régional => Mandatement supplémentaire pour point de vue " national " => Et on peut imaginer le niveau supra-national également.
quelle serait la forme prise par l'enseignement dans tout cela, quelle instruction, quelle éducation ?
Le mouvement libertaire s'est très tôt tourné vers un modèle d'éducation/instruction qu'il faudrait mettre en place dans une société sans classe, une société qui ne dirigerait plus autoritairement les élèves vers des filières défini pour les formater, mais qui devraient avant toute chose leur permettre d'augmenter leur potentiel de liberté, de choisir pleinement ce qu'ils veulent faire, comment ils veulent le faire. L'école traditionnelle est un instrument de reproduction des structures sociales de domination et d'exploitation et un appareil de résignation où le rôle social des élèves leur est assigné.
Il y a beaucoup d'exemple d'école libertaire, comme la Ruche de Sebastien Faure, L'Ecole Moderne De Ferrer ou encore les Ecoles libertaires de Hambourg. Dans ces dernières, le but n'était pas de " préparer à la vie " mais de faire vivre la vie au quotidien. D'ailleurs, c'est un peu ce qu'a fait Neil avec Summerhill, bien qu'il ne considérait pas que sa pédagogie était anarchiste. En gros, je pense que le principal est d'aller vers l'autonomie de chacun, vers la connaissance et non pas dans un schéma qui serait déjà tout tracé. Il faudrait aussi donc revoir les rôles et fonctions des professeurs, des maîtres, des enseignants pour une pédagogie disons, anti-autoritaire, qui épanoui plus qu'elle ne vise à réprimander sans arrêt - ce qui ne veut pas dire qu'il faille un laisser faire permanent -
Je pourrais résumer ça en une phrase de Emma Goldman qui disait que le but n'est pas d'avoir " un esclave du travail patient, un automate professionnel, un citoyen payant ces impôts, ou juste un moraliste " mais bel et bien un individu émancipé. C'la dit, encore une fois, je pourrais faire un topic sur le point de vue libertaire vis à vis de l'éducation, de l'école, du savoir et de sa transmission. Là je n'ai pas toutes les idées en tête.
inévitablement des délits ou crimes existeraient, comment serait traité ces problèmes ?
Je pense que la majorité des crimes et délits sont malheureusement le fruit d'une société de classe, inégalitaire qui pousse souvent à accomplir ce genre de choses. Attention, ce qui ne veut pas dire que j'aime les voleurs, les bandits ou autre qui font ça pour leur profit personnel, dans les révolution de 1848, Marx dit très bien que sur le drapeau rouge des travailleurs étaient inscrit le fameux " Mort aux voleurs " et qu'ils n'étaient pas tendre avec eux quand ils les trouvaient. Bon, sinon pour revenir à ce que je disais, je pense sincèrement qu'il y aura toujours des crimes et des délits, mais que l'on pourra sensiblement les faire baisser.
Que resterait-il de la criminalité dans une société anarchiste ? Pas grand chose. Dans la mesure ou l'égalité et l'environnement socio-affectif seraient présent, la société créerait bien peu de crimes, et ceux-ci seraient mineurs pour la majorité. Si les crimes sont mineurs, ils peuvent être aisément jugés par des conseils locaux et réparés en appliquant une action réparatrice.
Les crimes majeurs seraient donc rares et probablement le résultat de rares carences affectives, de pathologies psychiatriques ou d'un caractère inné criminel (si toutefois cela existe). La meilleure prise en charge seraient probablement une prise en charge médicale et/ou psychologique. Et bien sûr, il existera toujours une justice, même dans ma vision systémique de la société, c'est inévitable.
oui mais quelle loi peut-être adoptée à unanimité
On arrive rarement à l'unanimité, c'est un fait. Ou alors, certains font de l'abstention pour éviter de faire traîner la chose, mais ce n'est pas pour moi la meilleure des choses à faire. Ces " lois " devront être débattu pour savoir laquelle doit être appliqué, que ce soit par unanimité ou par vote majoritaire. Ce genre de questions de justice, faut pas tortiller pendant des heures non plus.
Quel choix aura celui qui n'a pas adhéré à l'ensemble ou la majorité des règles mises en place par le groupe ?
C'est une bonne question, malheureusement je n'en ai pas la réponse toute faite sous mon bras, que je pourrais te balancer pour te répondre de manière efficace. Logiquement, il y a toujours malgré tout une tendance à aller vers le débat, vers la prise de décision collective, donc une tentation de l'unanimité. Mais comme je l'ai dit plus haut, on ne peut pas tout faire sous unanimité, il y aura des débats contradictoires, il faudra trouver le compromis pour que chacun/unes puisse en tirer un bénéfice, sans se retrouver mis de côté ou pas d'accord. C'est inhérent à la démocratie j'ai envie de dire, même dans une démocratie directe et à plus petite nombre, on est jamais tous/tes d'accord, on a souvent des points de divergences. Je pense malgré tout que c'est par la pratique de la discussion, des prises de décisions, que ce genre de problèmes finiront par s'auto-résoudre en quelque sorte.
les contourner en vertu de sa liberté personnelle
Sauf que ta liberté personnelle, il faut aussi penser qu'elle s'additionne à ceux et celles qui t'entourent et c'est très important. Je ne dis pas que la liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres, je dirais même le contraire : Plus un groupe d'individu est libre, plus cette liberté s'étend et se multiplie de plus en plus. La liberté, c'est être responsable, si on est pas d'accord avec une règle émise ou un projet en cours, on peut toujours être contre, je ne vois pas le soucis, et c'est là qu'intervient toute la chose : On ne tranche pas directement parce que c'est la majorité qui l'emporte, on se doit d'écouter la minorité et de trouver un point d'entente maximum. Il ne s'agit pas de faire tout et n'importe quoi au nom de sa " liberté personnelle ". Le problème, c'est que les individualistes te diront que je suis qu'un salaud, parce que je devrais admettre qu'il n'a pas envie de participer, donc qu'il a le droit de s'associer comme il veut : Sauf qu'on ne fait pas fonctionner un système, des services, des transports, une usine en faisant à chaque fois des petits comités d'égoistes qui se font la guerre tout le temps !
Il y a un très bon texte de Malatesta à ce sujet d'ailleurs, sur le vote majoritaire et les minorités, que je te conseille de lire, si vraiment ça t'intéresse.
J'ai du mal à imaginer une transition en douceur !
Il n'y a jamais de transition en douceur, c'est un fait. Je ne suis pas pour l'usage de la violence à tout va, mais bel et bien pour l'usage de la violence révolutionnaire, contre la violence de la classe dominante qui va tout faire pour reprendre son pouvoir et mettre en marche une contre-révolution. Cette transition sera donc " dur ", et il faudra être dur sans vouloir flinguer tout ceux qui ne seront pas d'accord systématiquement. Il faut une organisation forte, des moyens de se défendre, de couper sous le pied tout moyen à la bourgeoisie de reprendre le pouvoir ou de lancer des attaques contre la nouvelle organisation prolétarienne. On revient à la question de l'Etat : Faut-il le détruire de suite ou l'utiliser comme moyen de " dictature " sur les éléments contre-révolutionnaire et bourgeois, le temps de la transition ? Même en temps que libertaire, je me permet de me poser la question, sans en être partisan. La transition ne se fera pas en dix jours, ce genre de procédé peut prendre plusieurs semaines, mois voir années ! On ne change pas une société en jetant quelques bombes et en renversant simplement la base du pouvoir : Il faut s'organiser, défendre et bâtir une nouvelle société. Donc non, il n'y a pas de transition en douceur, je l'exclue totalement, jamais en face les classes possédantes ne vont se laisser faire en nous applaudissant, ils ont leur monde à protéger, celui que nous voulons détruire.
que de n'avoir aucun droit à une participation quelconque
Je n'ai jamais dit ça, tu extrapoles facilement là : Je suis pour la démocratie et je suis d'accord que avoir le " pouvoir " de s'exprimer sur des sujets insignifiants sont déjà quelque chose de pas trop mal, ne pas le faire du tout est pire. Mais entre les deux, lequel est le plus hypocrite ? Celui qui te laisse parler tant que tu ne déranges pas, ou celui qui t'interdit de parler tout court ? Celui qui te avaler une novlangue bien-pensante, ou celui qui te matraque parce que tu l'ouvres ? Je me demande qui est réellement le plus pervers des deux ...
comment et par qui seraient-il gérés ?
Par ateliers et par délégués ouvriers. La base de la gestion ouvrière totale, c'est l'autogestion et la répartition/roulement des tâches. De toute façon, il est évident que dans une société socialiste, la notion même de travail sera différente, je dirais même qu'il faille bien détruire le travail comme on le connait actuellement, aliéné et salarié pour non pas le remplacer par une autre forme de travail, mais par une autre manière de vivre et de répondre à des besoins. Les conseils ouvriers seront chargés de la gestion, production, entretien de l'entreprise, mais ils devront s'appuyer sur les communes pour savoir quoi produire, comment et pour qui, dans quel condition etc etc .. Il y aura donc des fédérations de " consommateurs " et de travailleurs, les deux devant être en contact total pour savoir qui à besoin de quoi et comment faire. Pour aller plus loin dans le domaine du travail, la disparition du salariat permettra donc une répartition des richesses et des biens, il n'y aura plus de salaire - sans doute même plus d'argent !
- mais il y aura toujours rétribution selon les moyens fournit par les travailleurs.
C'la dit, sur cette question du travail, je vais copier un camarade qui a fait un petit quelque chose sur " Le travail en société libertaire "
Quelques reflexions sur l'organisation du travail en société libertaire.
Ebauches à discuter bien sur.
Comment donc concilier liberté individuelle complète et totale et socialisation de la production ?
Avant de commencer à réfléchir plus à fond à ce cette question, réaffirmons que le système basé sur le profit financier est au bout de sa course, qu’il entraîne sauvagerie, décadence te barbarie, et qu’ un changement structurel de l’économie est nécessaire.
Pour cela, l’autogestion généralisée me paraît être l’alternative adéquate au capitalisme.
Dans autogestion j’ entends gestion et coordination à et par la base des pôles de productions.
Mais pour la mise en place de ces centres de production autogérés il faut :
- La parfaite connaissance des besoins de chaque individu de cette planète.
- Ces calculs pourront être obtenus et synthétisés à partir de données entrées directement par toute personne à qui sera donné la possibilité d’y participer (tout le monde)
Pour cela l’informatique me semble être l’ outil adéquate utilisé à grande échelle soit par le biais d’ordinateurs individuels soit par l’installation de bornes collectives à raison d’une borne pour 10 personnes (les machines existent déjà). Ces résultats pourront être complétés par des consultations organisées directement dans des assemblées et regroupements locaux.
Pour mettre en place cette nouvelle économie et faudra organiser un nouvel aménagement de l’espace et logements.
Dans un premier temps il faudra établir un répartition géographique de la population planétaire en fonction des souhaits de chacun, sur la base de structures d’habitations au confort similaire quelque soit la région aménagée mais tout en respectant les cultures les volontés et le style local.
Il faudra donc déterminer une densité moyenne de population par km2 qui ne dépendra plus de l’état économique selon l’ancien principe, d’une région mais simplement de l’espace objectif disponible sur la planète.
Toutes zones : vallées, montagnes, plaines, mais aussi déserts, mers, océans et même fonds sous-marins pourront être aménagés si nécessaire de façon équilibrée pour pouvoir y habiter.
L’aménagement des zones disparates demandant une quantité de travail inégale en fonction de l’endroit choisi, il faudra considérer cette partie de la remise à plat de l’aménagement du territoire comme une tâche globale et commune à toute la collectivité humaine. Une rotation des tâches pourra être établie pour cette réalisation.
Il sera nécessaire d’adapter ces constructions, en fonction des motivations et engagements de chacun dans le projet de rénovation de l’habitat planétaire.
Les critères de constructions établis dans le respect de l’environnement aussi bien concernant les matériaux utilisés que les sites devront être mis en place toujours à partir d’une coordination globale des avis et souhaits de chacun.
Toujours en fonction des souhaits répertoriés de chacun à la base, il faudra sans doute construire des zones d’habitations collectives mais également individuelles en quantité suffisante pour loger les 4 milliards d’humains. Habitations collectives et individuelles devront offrir une qualité similaire pour chacun.
Dans ce processus il faudra sans doute détruire un grand nombre de logements qui ne remplissent pas les condition d’ espace et de salubrité dont l’homme aura besoin pour évoluer et s’épanouir sereinement .
Ainsi l’extrême concentration urbaine mise en place par le système capitaliste sera vraisemblablement démantelée.
L’émulation et l’objectif d’obtenir au bout de cet effort un logement confortable pour chacun devrait être
une motivation suffisante pour que l’immense majorité se mettre au travail.
Il ne s’agira pas pour 4 milliards de personnes de prendre la pelle et la pioche en même temps mais d’axer l’ensemble du système économique vers ce projet.
Mais tout le monde n’a pas les mêmes aptitudes, la même capacité de travail ni la volonté de l’accomplir.
Alors pourra intervenir ce principe « à chacun ses besoins à chacun ses moyens » selon lequel il sera possible d’établir une moyenne pour construire les structures de base de l’habitat que chacun pourra aménager dans un second temps selon ses désirs personnels, ou collectifs.
Il sera possible avec ces nouvelles structures , pour qui le souhaite, de changer de région , de logement .
La coordination et la communication entre les personnes bénéficiant d’ habitations aux conditions de confort équivalentes permettront à ceux qui le veulent d’établir des échanges.
D’où la liberté de mouvement qu me paraît essentielle dans la société de demain.
Mais pour qu’une révolution aboutisse il faut que les populations mangent à leur faim.
Pour la production alimentaire, un consensus global préalable devra être établi au niveau mondial. Il évaluera les besoins alimentaires moyens de chacun tant du point de vue quantitatif que qualitatif en rapport avec les ressources de la planète et dans une optique de préservation écologique.
A partir de là, chaque zone rurale pourra être affectée pour une production spécialisée avec une éventuelle et très probable rotation des cultures.
Chaque pole de production sera en relation directe avec la demande en besoins et les structures de productions avec leurs machines appartiendront à ceux qui les font tourner.
Il en sera de même pour les usines de transformation des matières premières alimentaires.
La coordination se fera aussi au double niveau mondial et local.
Tout le monde pouvant manger correctement et suffisamment , le reste de l’économie pourra se stabiliser et se posera alors la question :
Quelle place et quelle liberté aura celui qui souhaitera travailler dans les structures de production et jusqu’où ira la liberté de celui qui ne veut pas les intégrer ?
Cette question est importante, essentielle pour moi, parce qu’elle pose le problème de l’articulation entre liberté individuelle et socialisation des moyens de production .
Et cette équation combinant ces deux éléments est sans doute la plus difficile à résoudre .
Voilà ce que j’en pense :
Le grand principe de la vie est l’échange. Cet échange peut être équilibré ou parasitaire. Il paraît évident que le choix à faire pour un fonctionnement social harmonieux est celui de l’échange juste ou positif, c’est à dire celui qui au bout du compte satisfait toutes les parties.
Chaque individu a un potentiel de travail et de créativité (je pense pour ma part qu’il est immense si il est débridé)
Ce potentiel pourra par ailleurs se déterminer en établissant une moyenne entre ce qu’une personne souhaite obtenir et ce qu’une autre pense pouvoir être capable de donner du point de vue de sa force, de sa volonté et de son intérêt pour un travail. Cela établira un rapport besoin / travail.
Ceci fait, à partir des besoins exprimés globalement et localement, chaque individu ou groupe pourra établir sa propre pôle de production matérielle. D’autres pourront s’associer à lui par affinités et en fonction de l’évolution des demandes. Le résultat de leur travail sera partagé et leur permettra de décider de rester à un niveau restreint, laissant place à la création d’une autre structure similaire ou de développer leur outil de travail.
Comment se créeront les pôles de production ?
Pour les grosses structures : à partir de leur réalisation commune suite à un accord correspondant à un besoin exprimé.
Pour les micro structures ou individuelles, ceux qui en auront le projet devront en convaincre de son utilité et de son intérêt afin que ceux ci l’aident à le démarrer (construction des locaux )
Si un projet ne mobilise personne, son initiateur devra s’arranger seul pour le mettre en place, au risque de se fatiguer pour rien.
Les structures pourront donc se stabiliser ou grossir par associations.
L’avantage qu’il tireront d’un tel développement sera d’évoluer dans une structure plus confortable et peut-être mieux adaptée technologiquement. Le travailleur y gagnera donc un meilleur confort au travail et une diminution de sa durée si elle est décidée en commun.
De cette façon la taille des pôles de production s’établiront naturellement tout en laissant chacun conserver cette valeur moyenne de capacité de production qui lui servira de monnaie d’échange pour aller travailler dans une autre branche, dans une autre région, dans une autre dimension de structure.
Son intégration dans son nouveau lieu de travail sera cependant soumise à l’approbation de ceux qui sont déjà en place et dépendra de l’évaluation de sa compétence, des besoins locaux, et de la volonté commune des travailleurs de développer leur structure.
Sinon il pourra échanger sa place avec un travailleur isolé qui souhaite changer de façon de travailler.
Cette façon de fonctionner décrite succintement pourra donc être applicable à toutes les branches de la nouvelle économie .
Elle me semble, à l’étape actuelle de ma réflexion, associer plutôt harmonieusement socialisation et liberté individuelle.
Bien des zones d’ombres persistent bien sur.
Je reste donc ouvert à toutes critiques, commentaires, discussion ou approfondissement.
Quel mécanisme incite les personnes à aller travailler ?
Le fait de travailler est naturel chez l'homme. Quand je vais chercher du bois pour me chauffer, je travaille, je réponds à un besoin. Je veux dire, que la question de " Si personne ne force personne à aller travailler, on aura rien du tout " c'est purement dans une logique capitaliste, d'un travail ingrat et aliénant. Avec une réappropriation totale de son travail par le travailleurs, plus de fétichisme de la marchandise, plus d'aliénation totale, plus de travaux dégradants réservés aux même personnes etc etc ..
Et je ne l'ai pas précisé, mais il est évident que si tout le monde travaille, la durée de travail global finira par chuter drastiquement : On pourra travailler moins de 6 heures par jours, pour répondre à nos besoins et faire quelques stocks ! On travaillerait utilement, après si certains veulent travailler plus, pourquoi pas, je n'ai rien contre les Stakhanov en herbe hein.
qui a droit à quoi et en quelle quantité ?
Qui dit suppression du salariat dit rétribution intégrale du travail de chacun. Il répondra à ses besoins, il aura le droit à ce qu'il demande le plus urgemment, ainsi que la quantité. Il ne s'agit pas de faire du rationnement, comme tu l'as sous entendu, on peut imaginer qu'il existe des billets ou de la monnaie socialisable et socialisé qui permette d'éviter l'accumulation, mais qui permettre en même temps de pouvoir répondre à ses besoins, pleinement. Je fais la différence entre besoins vitaux et désirs crées par une société de consommation qui ne voit que l'écoulement des produits et des stocks comme but ultime et final de la production. Ce n'est pas le but que j'ai envie de définir : Le but de la production, est de répondre à des besoins et la quantité de ces besoins, rien de plus. Etant donc pour la rétribution totale, la question ne se pose pas pour moi.
la quantité et la qualité du travail effectué par cette même personne ?
On revient à ce que je viens de dire juste plus haut : " Chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins "
Qui décide de la répartition des logements et à qui donner le droit de changer et d'agrandir son espace de vie ?
L'assemblée de la commune. Et je pense que un logement décent pour tous et toutes sera la première priorité à faire avant autre chose : Chacun a le droit à une vie décente, donc à un toit, donc un logement. Pour ce qui est de changer ou d'agrandir l'espace de vie, cela pourra se faire au niveau individuel, entre comités de quartiers, comme d'ailleurs tout ce qui touche au quartier : Ramassage des poubelles, ramassage des gosses pour l'école, entretien de la route et du trottoir etc etc ..
Ou bien toute personne a-t-elle le droit de s'installer n'importe où ?
Hum, non je ne pense pas. Bien que le droit au logement collectif n'est pas un problème pour moi, au contraire.
Mais on ne peut pas s'installer où on veut comme si c'était parfaitement normal.
la prostitution
Avant de revenir sur la prostitution, oui, il y a des règles de vies communes, ou des lois, appelle ça comme tu voudras après tout, la seule différence c'est que ces lois sont donc voté par tous et toutes et ne tombent plus du ciel parce que quelques politiciens ont un manque de légitimité. ( Bien que des lois ont été importante, je ne dis pas ! )
Pour ce qui est de la prostitution, elle sera abolie et de manière logique (!), elle n'existera plus dans une société sans classe, donc sans domination, aussi bien économique que patriarcale. La prostitution c'est l'offre et la demande au niveau sexuel et humain, ce qui est très grave quand même. Je suis donc pour son abolition pur et simple, en plus, il devrait y avoir une révolution totale au point de vue sexuel et du rapport des sexes : Il faut abolir les rapports de classes, mais aussi les rapports de dominations entre hommes et femmes et donc permettre une émancipation totale et tous et toutes. La prostitution, c'est l'avatar le plus immonde de la domination masculine sur la société, après l'affichage publicitaire de la femme objet ou encore l'élection de miss-ogyne 2011.
Ouf, j'ai réussi !